Nice : les cinémas entre 1905 et 1919
Les premiers spectacles cinématographiques se concentrent autour d’un des principaux axes structurants de Nice : l’avenue de la Gare. Les prémices du cinéma dans ce secteur n’a rien d’anodin puisqu’il s’agit d’un quartier sorti de terre au cours des années 1860, suite à l’annexion du comté de Nice à la France. Cette zone polarise l’activité balnéaire et touristique, attirant une clientèle bourgeoise et cosmopolite. Ainsi dès les années 1905-1909, un véritable déséquilibre s’installe dans la répartition du spectacle cinématographique à Nice : il est quasi absent des quartiers du centre-historique et du port (rive gauche), plus populaires et industriels que ceux situés dans la Ville nouvelle, cosmopolite et bourgeoise, sur la rive droite. Enfin, si le cinéma se développe tant dans des salles de spectacles préexistantes que des salles de cinéma, il est à noter une spécificité niçoise : l’installation de ce nouveau divertissement dans les programmes des casinos dès 1905.
La première moitié des années 1910 voit la rive droite, et en particulier l’avenue de la Gare s’affirmer comme le centre névralgique de l’exploitation cinématographique à Nice. Pour autant, cette activité se développe de manière plus lente et progressive sur la rive gauche, et dans les quartiers nord et ouest de la ville, haut lieu résidentiel pour hivernants fortunés.
La grande majorité des spectacles cinématographiques qui ouvrent dans ces années se font dans des salles de cinéma et non plus des casinos, confirmant la tendance selon laquelle ces établissements culturels s’affirment comme le lieu de prédilection de la projection cinématographique.
La Première Guerre mondiale vient affaiblir la dynamique de normalisation et d’implantation de la salle de cinéma à l’œuvre jusqu’alors. Cette période est à la stabilisation et au renforcement de ce divertissement dans des quartiers qui lui sont déjà acquis (rive droite). Face au succès du cinéma, comme seul divertissement autorisé par les autorités pendant une partie du conflit (1914-1915), de nombreux établissements culturels se mettent à programmer des séances cinématographiques. Néanmoins, la salle de cinéma reste le lieu privilégié pour les nouveaux spectacles cinématographiques qui se fixent à Nice. Il faut attendre 1919 pour que l’activité retrouve une réelle dynamique de reprise.